Je suis une terre de culture, d’Histoire et de légendes, de celles qui ont bercé de nombreuses générations. Je suis « Hayastan », la terre de Hayk, mon père, fondateur de la nation arménienne.
Je me trouve géographiquement en Asie, et plus précisément dans le Petit Caucase. Je suis le berceau du Christianisme et de civilisations Indo-Européennes. Je suis aussi l’une des plus anciennes civilisations au monde, la terre où s’échoua l’Arche de Noé, mais ma taille n’est plus aujourd’hui qu’un dixième de mon territoire d’origine. J’ai atteint mon apogée au Ier siècle av. J.-C., lorsque mon royaume était sous le règne de Tigrane le Grand. Mais pendant des siècles, j’ai vu tant de dynasties se battre sur mon sol pour me dominer, tant de tentatives pour me soumettre, ou m’anéantir, que je suis fière, avec mon histoire si mouvementée, d’être encore debout aujourd’hui.
Arménie… mon nom vous parle ? Si je vous dis « Charles Aznavour », alors oui. Si je vous dis Garni, Sévan, Etchmiadzin, Gyumri, Tatev, Dilijan, Djermouk ? Si la réponse est non, alors il est temps que vous fassiez ma connaissance.
Je suis une destination sans pareille : On prend l’air sur les hauteurs de mes plateaux, on grimpe le versant de mon Mont Aragats, en admirant de loin le Mont Ararat, un morceau de mon histoire qui est devenu mon symbole national.
Mon nom est ... Arménie. Je suis encore méconnue, en dehors de ceux qui m’appellent «Mayr Hayrenik» (Mère Patrie), mais j’ai tellement à offrir aux voyageurs curieux!
On visite mes monastères, aussi nombreux que variés et splendides. On s’extasie devant la finesse et la variété de mes khatchkars, ces pierres en forme de croix délicatement gravées, absolument uniques et encore aujourd’hui taillées à la main dans mon tuf rose. J’ai tant de perles à faire découvrir: Tatev ... un monastère construit dans le Sud entre le Xe et le XIIIe siècle, le temple de Garni, le monastère creusé dans la roche de Gueghard, Khor Virap, Sardarapat…parmi tant d’autres choses!
Mais j’ai aussi une nature splendide, comme à Dilidjan, qui se prête à d’infinies randonnées, une station de ski et une station thermale.
Mon lac immense, Sévan, à presque 2000 m d’altitude, est une véritable mer intérieure de 1400 km2 très appréciable pendant les chaudes journées d’été, et l’occasion de déguster des poissons grillés au barbecue (les khorovats).
Ma cuisine est naturelle, savoureuse, faite à base de fruits et légumes gorgés de soleil et d’air pur, de viandes et poissons élevés dans un environnement encore bien préservé.
Le siège de mon église, à Etchmiadzin, possède une cathédrale fondée sur une église originelle du IVème siècle qui a fêté ses 1700 ans en 2003.
J’ai le sens de l’humour, et Erevan, ma capitale, entre musées, cafés, concerts et autres évènements, est une ville qui ne dort presque jamais.
Fière de mes origines, mon calendrier est ponctué de multiples occasions de revêtir nos costumes traditionnels, pour danser au son de notre duduk national.
J’ai survécu au génocide de 1915, je suis devenue territoire de l’URSS, j’ai subi les difficultés économiques qu’ont entrainé la chute du bloc soviétique, ma terre a tremblé en 1988, détruit Spitak et ravageant ma plus belle ville artistique, Gyumri ... Tout cela et la guerre avec l’Azerbaïdjan n’ont pourtant pas eu raison de ma détermination de continuer d’exister. Et maintenant, avec la Révolution de Velours, je commence à écrire une nouvelle page de mon histoire.
Qui s’intéresse à moi risque bien d’être envouté.